L'Ordre - Historique
Historique de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec
Plus de cinq décennies d’histoire !
C’est en plein cœur de la Révolution tranquille que la Corporation des conseillers d’orientation professionnelle du Québec est créée, en 1963, à la suite de l’adoption du projet de loi no 201 par l’Assemblée législative du Québec. Un mandat de protection du public est alors confié par le législateur à cette nouvelle corporation. De surcroît, le titre professionnel de conseiller d’orientation (c.o.) devient réservé aux membres de la Corporation.
Avec l’adoption du Code des professions en 1973 – loi cadre qui jettera les bases du système professionnel québécois –, un nouveau changement de nom est effectué par l’organisation, qui devient la Corporation professionnelle des conseillers d’orientation du Québec. C’est aussi l’année où elle publie son premier code d’éthique encadrant la pratique de ses membres. Lors de la réforme du Code des professions en 1994, les termes « corporation professionnelle » sont remplacés par « ordre professionnel », entraînant un autre changement de nom pour l’Ordre professionnel des conseillers et conseillères d’orientation du Québec.
De 2000 à 2010, l’Ordre accueille les psychoéducateurs dans ses rangs (Ordre des conseillers et conseillères d’orientation et des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec). Comme ces derniers n’étaient pas encore regroupés au sein d’un ordre, cette collaboration leur a permis de réaliser progressivement leur intégration au sein du système professionnel et de créer leur propre ordre en 2010, tout en favorisant des échanges interdisciplinaires fructueux pour les deux professions. Ainsi, depuis 2010, l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ) n’a plus changé de nom et a poursuivi ses activités en tant qu’ordre distinct.
Origines et évolution de l’orientation au Québec
Les fondements de l’orientation remontent au début du 20e siècle, période charnière du développement de la psychologie moderne. Pendant la première moitié de ce siècle, la conception de l’orientation professionnelle était surtout centrée sur le « choix de carrière », envisagé comme une prise de décision définitive au cours de l’adolescence. À cette époque, l’éventail de choix était beaucoup plus restreint, et l’avancement dans la carrière se vivait généralement de façon stable et linéaire. À partir des années 1950, les nombreux changements socioéconomiques d’après-guerre transforment progressivement la réalité de l’orientation. On la conçoit alors davantage comme un processus de développement continu de la personne, en relation avec le système d’éducation et le marché du travail, eux aussi en constante évolution.
Au tournant des années 1980, nous entrons dans l’ère de l’orientation continue à différentes étapes de la vie. Face à un marché du travail en effervescence, marqué par la mondialisation, la précarité d’emploi, les licenciements collectifs et les restructurations d’entreprises, la question de l’orientation professionnelle devient un enjeu majeur dans la société québécoise. Dès lors, les populations ou sous-groupes desservis par les services d’orientation s’élargissent de façon significative : jeunes adultes et adultes sans emploi ou au chômage, personnes immigrantes, travailleurs en réorientation de carrière, personnes en réadaptation (limitations fonctionnelles ou problèmes de santé mentale), personnes en transition vers la retraite, employeurs et organisations, etc.
Par ailleurs, les nouvelles technologies de l’information et des communications (la « numérisation », 4e révolution industrielle), qui se développent de manière fulgurante à partir de la première décennie du 21e siècle, accélèrent les mutations du marché du travail débutées à la fin du siècle précédent. L’augmentation, la diversification et la spécialisation des emplois et des formations – notamment dans le secteur des services – s’accompagnent d’une évolution importante de la dynamique d’insertion professionnelle. Développer son « employabilité » devient progressivement une norme centrale dans le marché du travail, et ce, à toutes les étapes de la vie active. Pour obtenir un emploi convoité et le maintenir, ou pour accéder à des postes à plus hautes responsabilités, les individus doivent maintenant développer de multiples compétences (savoirs spécialisés, savoir-faire et savoir-être) et être en mesure de les démontrer afin de convaincre les employeurs de les embaucher.
Ce nouveau contexte va aussi de pair avec l’émergence de l’entrepreneuriat, un type de projet professionnel de plus en plus prisé chez les jeunes. La combinaison de tous ces facteurs fait en sorte que la formation et la pratique des c.o. intègrent davantage les enjeux de l’employabilité, ou de ce qu’il convient d’appeler l’autonomie socioprofessionnelle. Plus que jamais, les services d’orientation prennent la forme d’un accompagnement, plus précisément d’une relation d’aide, auprès des personnes (ou des organisations) afin qu’elles puissent développer, maintenir ou rétablir leur autonomie socioprofessionnelle, en se centrant sur leurs besoins, leur identité et leurs aspirations.
Santé mentale et relations humaines
Un point tournant de cette mouvance constitue l’adoption, en 2009, du projet de loi no 21 par l’Assemblée nationale du Québec, qui donnera naissance à la Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines. Grâce à cette loi, des activités professionnelles à haut risque de préjudice pour les personnes vulnérables sont réservées aux professionnels du domaine de la santé mentale et des relations humaines (DSMRH), dont les c.o. font partie. Des précisions y sont aussi intégrées concernant leurs interventions (ex. : titre réservé et balises pour l’exercice de la psychothérapie, définitions des champs d’exercice, activités réservées et non réservées [partagées], etc.). Une reconnaissance officielle qui ancre la dimension psychosociale au cœur de l’intervention en orientation. De plus, l’évaluation des troubles mentaux et l’exercice de la psychothérapie sont dorénavant accessibles aux c.o. qui possèdent l’attestation de formation ou le permis requis par le Code des professions.
À noter que cette grande mouvance est arrimée à l’émergence d’une pluralité de besoins d’orientation, qui se complexifient et auxquels il faut assurer une réponse adaptée :
- choix scolaires et professionnels (cours et programmes d’études, métiers et professions, stages, formation continue, etc.) ;
- insertion ou réinsertion socioprofessionnelles (objectif d’emploi, recherche d’emploi, adaptation en emploi, etc.) ;
- réorientation et transitions de carrière (gestion de carrière, changement significatif de domaine professionnel, crises et transitions de vie, perte d’emploi, préparation et adaptation à la retraite, etc.) ;
- adaptation et réadaptation au travail ou aux études (handicaps, troubles mentaux ou neuropsychologiques, difficultés d’apprentissage ou d’adaptation, problèmes de motivation, deuils, etc.) ;
- développement de carrière et gestion de talents (besoins spécifiques aux organisations et employeurs) ;
- relation d’aide et intervention psychosociale (gestion des émotions, développement de stratégies d’adaptation, mobilisation des ressources, deuils, risque suicidaire, etc.) ;
- reconnaissance des acquis et des compétences (bilan de compétences, reconnaissance officielle en fonction d’un programme d’études, d’une norme professionnelle ou d’un référentiel de compétences, etc.).
Depuis ses débuts, l’Ordre a toujours su adapter sa gouvernance et ses activités afin de respecter sa mission de protection du public au gré de l’évolution des enjeux de la pratique et des besoins d’orientation. Dans les années à venir, il devra maintenir ses efforts d’adaptation pour composer avec les effets qu’engendreront les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle sur le marché du travail, la formation, l’insertion socioprofessionnelle et la société dans son ensemble.
Fil du temps de l’OCCOQ
Voici les dates marquantes de l’évolution de l’Ordre et de la pratique de l’orientation au Québec.
Commémoration du 50e anniversaire de l’OCCOQ
L’année 2013 a été marquée par le 50e anniversaire de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. Célébrer un demi-siècle d’existence est l’occasion de porter un regard sur le passé et de mettre en lumière les étapes, les changements et les défis relevés tout au long de ces nombreuses années. Pour ce faire, l’OCCOQ a produit un court-métrage (documentaire), portant le titre 50 ans passés à préparer l’avenir, ainsi qu’une édition spéciale de son magazine l’orientation (numéro de janvier-février 2014), qui retracent l’évolution de l’Ordre ainsi que celle de la pratique de l’orientation au cours des décennies. Deux réalisations fort riches et pertinentes à consulter !